Malgré les giboulées et la période de vacances scolaires, 35 personnes (dont 12 militant-e-s AFPS et de nombreuses femmes de tous âges, et une traductrice arabophone) se sont déplacées le 4 mars pour accueillir et écouter Murad Amro, de passage à Clermont-Ferrand à l’occasion d’une tournée pour la campagne annuelle « Open Shuhada Street ». Voir photos ci-jointes, dont annonce dans La Montagne.
Murad est un militant du mouvement « Youth Against Settlements » qui regroupe des jeunes Palestiniens d’Hébron, grande ville du sud de la Cisjordanie occupée, dont le centre est investi par 850 colons particulièrement arrogants et agressifs, soutenus par plus d’un millier de soldats israéliens. Leurs armes de résistance : la caméra et l’appareil photo pour dénoncer partout dans le monde les violences de la colonisation et affirmer le droit des Palestiniens à une vie digne, avec des droits reconnus. Murad a aussi été secondé par Mickael, militant BDS de St-Etienne, qui l’accompagne dans sa tournée.
Le public a été enthousiasmé par l’exposé précis de Murad qui a décortiqué durant une bonne heure la réalité de l’occupation israélienne à Hébron et la situation d’apartheid imposée aux Palestiniens. Plans, photos, tableaux, documents projetés en diaporama ont illustré la façon dont les Palestiniens ont été chassés du centre d’Hébron pour laisser place à des colons israéliens installés ici en force. Les répercussions de cette situation sur la vie quotidienne des habitants sont terribles. Les difficultés de déplacement (barrages, check-points, contrôles...), outre les tracasseries qu’elles entraînent, mettent la vie des habitants en danger (impossibilité de se rendre directement à l’hôpital pour se soigner ou pour accoucher, …). Les relations entre Palestiniens habitant dans des zones différentes (H1/H2) de la ville sont rendues très difficiles du fait de la séparation.
Une vidéo éprouvante a bien montré le fanatisme des colons : agressions, humiliations, injures, voies de faits dont sont victimes quotidiennement les Palestiniens avec le soutien actif de l’armée.
Malgré les entraves de toutes sortes, les habitants d’Hébron résistent, manifestent, notamment les jeunes. Quelques maisons palestiniennes ont été réinvesties et restaurées dans le quartier colonisé. L’une sert par exemple de local au mouvement « Youth Against Settlements », tandis qu’une autre a été transformée en jardin d’enfants… Preuve de l’efficacité de cette résistance non-violente…
Le public, attentif aux problèmes dans leur réalité concrète, très ému par les scènes d’agressions, a apprécié la qualité de ce témoignage et son authenticité.
Un court-métrage, « Mains », a ensuite été présenté par Benoit Pergent, qui l’a réalisé avec des étudiants d’Hébron dans le cadre de l’atelier "Écriture en Liberté en Palestine"initié par Yanne Dimay ; ce qui a introduit une rupture poétique sur la difficulté de communication et les murs en Palestine, dans cette fresque de violence.
Les discussions se sont poursuivies longtemps (y compris sur un Etat-Deux Etats, et sur l’importance cruciale du mouvement BDS) autour d’un buffet convivial qui a réuni des participants de diverses cultures. Des liens enrichissants ont été noués et de nombreux contacts pris, et deux promesses d’adhésion. Rendez-vous a aussi été donné pour la prochaine action BDS le 17 mars sur deux magasins LIDL de Clermont-Ferrand. Une collecte a permis de réunir 221,55 euros pour soutenir « Youth Against Settlements ».
Merci Murad ! et bon vent…