Conférence « Le sionisme en questions » par Pierre Stambul, à Clermont-Ferrand
Plus de cent personnes ont assisté le 11 juin 2015 à la fac de lettres de Clermont-Ferrand à la conférence « Le sionisme en questions » présentée par Pierre Stambul, descendant de résistants juifs déportés et assassinés par les nazis, et co-président de l’Union Juive Française pour la Paix. Cette conférence était organisée par l’Association des Amis du Temps des Cerises en partenariat avec l’AFPS 63, membre de la campagne BDS France.
Pierre a d’abord informé le public sur les circonstances de l’intervention du Raid et de la garde à vue dont il a été victime le 9 juin à Marseille, et du succès de la conférence qu’il a malgré tout réussi à tenir le même jour à Toulouse (organisée par BDS France et l’UJFP).
Il a ensuite rappelé la situation actuelle en Palestine et notamment la fragmentation du peuple palestinien organisée par l’occupant pour maintenir sa domination.
La guerre qu’Israël mène contre le peuple palestinien avec son cortège de nettoyages ethniques et de crimes de guerre n’a commencé ni en 1967, ni même en 1948. Elle remonte au début du XXe siècle quand les sionistes ont commencé leur conquête coloniale. Les « solutions » comme les accords d’Oslo qui ont voulu éviter d’aborder les questions vives (occupation, colonisation, apartheid, racisme …) ont définitivement échoué. Il est clair aujourd’hui qu’il s’agissait alors d’une grande illusion.
Puis il a expliqué les bases historiques de l’antisémitisme (de l’antijudaisme chrétien à l’antisémitisme racial) et du sionisme.La question du sionisme est centrale comme l’était celle de l’apartheid quand il a fallu imaginer un autre avenir pour l’Afrique du Sud. Le sionisme est à la fois une fausse réponse à l’antisémitisme, un nationalisme, un colonialisme et une manipulation de l’histoire, de la mémoire et des identités juives. Il est aussi une idéologie prétendant transformer les anciens parias de l’Europe jugés inassimilables en colons européens en Asie. Parce qu’il a gommé les différences idéologiques, le sionisme a abouti au gouvernement de type OAS qui gouverne aujourd’hui Israël.
Cette idéologie n’est pas seulement criminelle pour les Palestiniens, elle n’offre aucune issue pour les Juifs qu’elle met sciemment en danger et qu’elle voudrait pousser à être traitres ou complices. Sans dépassement ou rupture avec le sionisme, aucune paix juste n’est envisageable.
Pierre a terminé sa conférence en expliquant en quoi l’appel BDS de 2005 de la société palestinienne offre une perspective d’avenir pour l’ensemble des habitants du territoire de la Palestine historique, avec ses mots d’ordre de liberté (fin de l’occupation et de la colonisation), d’égalité (fin des discriminations à l’encontre des Palestiniens d’Israël) et de justice (droit au retour des réfugiés).
Une discussion fournie et passionnante a ensuite eu lieu avec les participants, qui ont applaudi et remercié Pierre pour la richesse de sa conférence.
Pierre Stambul est notamment l’auteur de l’ouvrage « Israël/Palestine, du refus d’être complice à l’engagement » (ed. Acratie, 2012) ainsi que de l’opuscule « Le sionisme en questions ». Ce dernier a été dédicacé par l’auteur à 28 des participants qui l’ont acheté à la fin de la conférence.