Accord d’Oslo 1993
C’est Israël, lui-même, qui a dit approuver l’accord d’Oslo avec son 7e paragraphe, où il est écrit : « Nous nous sommes engagés à ce qu’aucune des parties ne prenne de mesures unilatérales modifiant la situation sur le terrain, avant l’achèvement des négociations sur un statut définitif ». Paradoxalement, au lendemain de la signature des accords d’Oslo en 1993, la colonisation s’est fortement accélérée. Un effort particulier a été déployé pour encercler Jérusalem-Est et l’isoler des territoires palestiniens. Entre l’accord d’Oslo de 1993 et l’automne 2000, le nombre de colons a quasiment doublé. 80 000 colons se sont installés en Cisjordanie depuis les accords d’Oslo.
Accords de Wye Plantation 1998
Sur la question des colonies, Wye Plantation était assez obscur. Cet accord prévoyait un redéploiement de 13 % de la Cisjordanie, mais ne fournissait aucune garantie sur l’arrêt de la colonisation. Un mois après l’approbation les accords de Wye Plantation, Benyamin Netanyahu a d’ailleurs annoncé le lancement des travaux de construction de logements à Har Homa à Jérusalem-Est.
Et c’est en novembre 1998 que plusieurs dizaines d’hectares de terrains seront confisqués près d’Hébron en Cisjordanie pour édifier une route, et douze autres routes de « contournement » tracées en Cisjordanie. De plus, 1 025 logements ont été construits. « Ne peut-on faire la paix avec les Palestiniens et conserver Beil El (une colonie au nord de Ramallah) ? Et Ofra, qui est une implantation située auprès d’un des points les plus stratégiques (...). Eux, ils ont déjà Jénine, Naplouse, Ramallah, Hébron et Bethléem », dit Ehud Barak, le successeur de Netanyahu, qui a demandé que soient introduits des changements dans le texte de Wye Plantation quant au calendrier et à l’ampleur des retraits de Cisjordanie.
Sommet de Camp David 2000
Les négociations du Camp David ont été avortées devant l’insistance israélienne à conserver les colonies et 9 % de la Cisjordanie. Après l’échec de ce sommet et suite à l’éclatement de la seconde Intifada, le rapport établi par la commission internationale, dirigée par le sénateur américain George Mitchell, souligna le fait que les colonies juives ne pouvaient aller de pair avec l’établissement de la paix. La commission en recommanda le gel, présenté comme condition d’un cessez-le-feu et d’une reprise des négociations. Au contraire, Ariel Sharon approuva un budget supplémentaire de 400 millions de dollars pour les colonies.
Feuille de route 2003
La Feuille de route, élaborée par le Quartette, appelle à ce que « le gouvernement d’Israël gèle toute activité de colonisation, conformément au rapport Mitchell, y compris la croissance naturelle des colonies et démanteler les avant-postes non autorisés ». Et que s’est-il passé sur le terrain ? Un afflux de nouveaux colons a eu lieu. « Des colonies peuvent être construites, mais il n’est pas besoin d’en parler et de venir danser à chaque fois qu’un permis de construire est délivré. Construisons-les mais sans en parler », dit Ariel Sharon à son gouvernement en 22 juin 2003.
Et c’est entre janvier et avril 2003 qu’Israël a émis 134 appels d’offres. A la suite desquels 1 646 logements ont été construits.
Conférence d’Annapolis 2007
Une semaine après le sommet d’Annapolis, le gouvernement israélien annonce de nouvelles constructions à Har Homa et à Pisgat Zeev.
En mars 2008, la mairie de Jérusalem annonce à son tour 600 logements nouveaux à Jérusalem-Est, ce plan faisant partie « d’une initiative globale pour la construction de 40 000 unités de logement dans la ville afin de faciliter à de jeunes couples l’accès au logement ».
Ces jours-ci, Olmert vient d’annoncer la construction de 884 logements juste quelques jours avant sa rencontre avec Bush pour rendre compte des progrès du sommet d’Annapolis.