« Derrière les fronts » et prisonniers palestiniens
95 personnes ont assisté à un ciné-débat exceptionnel sur le film « Derrière les fronts » (voir tract joint) le 14 mai à 19h, au RIO de Clermont-Fd, en présence de la réalisatrice Alexandra Dols, de la psychiatre palestinienne Samah Jabr et du metteur en scène auvergnat Bruno Boussagol (photos ci-jointes),
en partenariat avec l’Association France-Palestine Solidarité 63 et le Cycle la Folie à l’Image.
La séance était dédiée aux prisonniers palestiniens dont 1500 sont en grève de la faim depuis le 17 avril, faisant écho aux nombreux passages du film traitant des prisonniers, des conséquences psychiques de l’emprisonnement et de la torture, de la résistance par la grève de la faim.
Le débat, passionnant et passionné, a duré plus de 1h30. Tous les auditeurs/trices ont été admiratifs devant le courage et l’énergie positive de Samah et Alexandra, et les éclairages de Bruno soulignant de façon très claire les points communs entre la Palestine, la France, et les autres lieux où des individus luttent pour survivre dans l’adversité et contre l’injustice. La soirée s’est terminée par un pot convivial jusqu’à 23h30 autour d’une table de presse où de nombreux/ses participant-e-s ont signé la pétition AFPS pour les prisonniers, pris une carte postale à envoyer au président Macron l’appelant à agir pour les prisonniers et contre le gouvernement israélien, et une invitation à écrire à Marwan Barghouti, leader des prisonniers (feuille en libre service avec adresse et mode d’emploi).
Le débat a porté sur les conditions de financement participatif et de réalisation collective de ce film, sur les conditions d’exercice de Samah. Elle a expliqué que de nombreux patients sont atteints de troubles psychiatriques du fait de ce qu’ils ont subi, mais qu’elle interagit aussi avec de larges pans de la société palestinienne, en particuliers chez les jeunes dont les parents ont souffert de la prison. Elle a souligné l’importance pour la résilience de la parole, de l’écriture et des activités structurantes, et la nécessité de dépasser les traitements pharmacologiques. Et du sumud palestinien, à l’échelle de la population toute entière.
D’autres questions étaient orientées vers la France et ce qui peut être fait pour soutenir les Palestiniens, à la fois par le BDS visant l’économie et l’image d’Israël dans de nombreux pays, par la transmission des informations que nous recevons (comme par exemple par ce film) et de la remontée des sentiments de solidarité de la population française comme pressions sur les dirigeants politiques qui en sont largement coupés. Plusieurs interventions ont porté sur les positions pro-israéliennes et anti-BDS du candidat E Macron, et sur le mouvement En Marche ! dont un des dirigeants a soutenu des projets de l’AFPS en Palestine, mais dont la direction vient de retirer une investiture aux élections législatives à Christian Gerin suite à des pressions LICRA-CRIF en raison de ses prises de position pro-palestiniennes et BDS.
Outre la qualité des intervenants, la forte participation à la soirée, y compris par des têtes nouvelles, dont des praticiens et des étudiant-es en psy, et des femmes du quartier, a pu être liée aux affichages, et aux distributions de 3.000 tracts parlant du film et des prisonniers (voir-ci-joint) sur la manif du 1er mai, sur deux marchés populaires, sur deux universités, sur des marchés BIO locaux, lors de concerts de jeunes dans des quartiers, dans un café associatif, …