La plupart de ces jeunes palestiniennes ont crû rêver en découvrant la salle de basket de Bruz, qui est pourtant assez modeste. Il faut dire que chez elle, il n’y aucun gymnase dans leur région de Jéricho. C’était d’ailleurs l’un des motifs de leur venue : découvrir, et profiter d’installations qui leur manquent cruellement. Elles jouent en extérieur par des températures dépassant régulièrement les 45 degrés, et leur entraîneur, qui travaille dans l’urbanisme, rêve de réunir les fonds pour la création d’un gymnase sur place.
Un petit temps d’adaptation dans les familles
La seule barrière entre ces jeunes basketteuses et leurs familles d’accueil a été celle de la langue au départ. Deux d’entre elles n’ont pas pris de petit déjeuner le matin, ne comprenant pas les propositions de leurs hôtes. Elles s’en sont finalement sorti avec un peu d’anglais et l’aide d’internet pour les traductions.
« On peut leur dire à travers le sport : il y a encore de l’espoir. En venant en France, on leur donne beaucoup de liberté »
Leur coach Suhail Abushosha n’a pas choisi la Bretagne par hasard : il a étudié l’urbanisme pendant dix ans à Rennes. Pour lui, il s’agit d’offrir un peu de liberté à ces filles qui vivent dans une région où il est très difficile de circuler, entre les nombreux points de contrôles et les militaires omniprésents. "C’est très riche pour elles d’un point de vue culturel. C’est formidable pour elles de sortir de la Palestine et de découvrir le monde." L’urbaniste a un autre espoir derrière la tête au retour de ce voyage : récolter des fonds pour faire construire un gymnase à Jéricho. Ce serait le tout premier.
L’an prochain, les basketteuses de Bruz feront le chemin inverse
Le président du club de basket de Bruz de Christophe Geffroy l’a promis à ses joueuses : l’an prochain elles feront le chemin inverse, direction Jéricho pour elles aussi découvrir de nouveaux horizons. "Cette rencontre est formidable aussi pour elles. Et puis elles se rendent mieux compte de la chance qu’elles ont d’avoir de telles infrastructures. En France on a tendance à prendre une licence, payer et exiger un service en retour sans se rendre compte de la chance qu’on a."