Il y aura eu plusieurs phases dans le commerce entre Mahmoud Abbas et Benyamin Nétanyahou. L’entente obligée du début, sous les auspices des Etats-Unis (sommet de 2009 et gel temporaire et partiel de la colonisation), a rapidement cédé la place à la la confrontation chaude, un an plus tard, sanctions israéliennes à l’appui. En 2012, les deux hommes ont atteint le stade suprême de la non-relation, comme l’ont illustré les deux discours prononcés le 27 septembre à l’ONU, le stade au cours duquel on ne parle même plus des mêmes sujets.
M. Abbas, virulent, a consacré l’essentiel de son intervention a dénoncer la politique israélienne avant de plaider pour un statut d’Etat observateur permanent aux Nations unies. La partie israélienne, elle, planchait sur toute autre chose. Un tweet de l’envoyé spécial du Haaretz confirme d’ailleurs le peu d’intérêt prêté au discours du président palestinien :
Lorsque M. Nétanyahou a pris la parole, il n’a consacré qu’une partie minime de son intervention centrée sur l’Iran au dossier palestinien. Deux très courtes phases pour solde de tout compte :
"We won’t solve our conflict with libelous speeches at the UN. That’s not the way to solve it. We won’t solve our conflict with unilateral declarations of statehood. We have to sit together, negotiate together, and reach a mutual compromise, in which a demilitarized Palestinian state recognizes the one and only Jewish State."
Comme la presse israélienne l’a noté, dans un geste manifestement étudié pour frapper pédagogiquement les esprits, M. Nétanyahou n’a pas tracé jeudi de "ligne verte", une hypothétique frontière israélo-palestinienne, mais uniquement la ligne rouge à ne pas dépasser pour Téhéran.
Benyamin Nétanyahou à l’ONU, le 27 septembre (source ONU)