Microsoft est soi-disant une entreprise progressiste. Elle mène le combat dans son domaine pour l’égalité des droits pour les couples homosexuels, elle a loué le premier char à la gay pride de Tel Aviv et son site développe largement l’idée d’inclusion et de diversité dans le monde du travail.
Mais ses employés devraient savoir, si ce n’est pas le cas, que leur entreprise a récemment investi dans la technologie de surveillance à l’échelle d’une population dans son entier. Il s’agit de surveiller non seulement les personnes suspectes mais aussi les personnes innocentes d’une certain territoire occupé militairement.
Les équipes de Qualcomm doivent être informés qu’elle a investi dans la même entreprise, à l’instar du fonds américain Lightspeed. L’entreprise en question s’appelle Anyvision et emploie près de 30 scientifiques à Belfast qui, a priori, connaissent deux trois choses de l’occupation et des conflits sanglants.
Tous se tiennent du côté de l’injustice.
Il se peut que l’Etat utilise les outils développés par Anyvision pour appréhender des terroristes, bien sûr, mais cette technologie fait partie de ce projet qui foule aux pieds les droits des Palestiniens : elle ne pourrait se développer sans critique dans un pays respectueux des lois. De tels systèmes de reconnaissance faciale n’existent pas dans les rues de Tel Aviv et si c’était le cas, cela déclencherait un tollé totalement justifié. Ils n’existent pas non plus dans les colonies juives situées sur ledit territoire, même si cela présentait des avantages de sécurité.
La surveillance de masse en général et la technologie de reconnaissance faciale en particulier, soulèvent des questions éthiques épineuses et méritent un débat dans l’opinion publique.
Le fossé entre les ingénieurs de la Silicon Valley et ceux d’Israël travaillant pour ces entreprises est déroutant ; ceux de Californie n’ont pas peur de prendre des positions morales. Prenez les employés de Google qui, en 2018, ont protesté contre la vente au Pentagone et à la police de systèmes de reconnaissance faciale.
Or en Israël, ils sont indifférents à l’usage militaire fait des technologies qu’ils développent. A de rares exceptions près, la haute technologie israélienne ignore systématiquement les questions extérieures au consensus général.
Traduit de l’anglais original par l’AFPS