Le président américain Barack Obama se rendra chez nous pour une visite exploratoire comme annoncé, pour redécouvrir notre existence et rester un peu de temps dans nos maisons, et la plupart du temps dans leurs maisons, volant entre la victime et le bourreau dans un espace tellement collé et soudé que l’image semble réduite et avec elle notre attente ...
Ici, il pourra voir et entendre et il dira ce qu’il a à dire, peut être verra-t-il des funérailles sur leur chemin au cimetière, des cercueils d’enfants tués par balles portés à bout de bras, et peut-être verra-t-il des photos ayant des noms qui rayonnent derrière des barreaux dégoulinant le sang et témoins des années qui passent, leur espoir se heurte au fer à chaque fois que la paix prend forme ...
Ici, il verra les arbres coupés, et des troupeaux de colons chassant les moutons et les semis de tomate et même l’air qu’on respire, et verra des maisons hautes et denses appelées colonies qui étouffent la solution à deux Etats. Le gouvernement de cette colonisation le recevra et il se blottira dans ses bras devant les caméras ...
Le président américain ne veut pas rencontrer les familles des prisonniers, ne veut pas recevoir la mère de Samer Al-Issawi ni entendre comment elle vit dans l’attente de ce fils alors qu’il marchait vers l’abîme de la mort en direct, parce que la mère est palestinienne, et son fils est né à Al-Quds (Jérusalem), le président américain passera sans tenir compte de ses larmes.
Samer Al-Issawi a envoyé une lettre au président américain, lui demandant de lui rendre visite à l’hôpital pour ôter ses chaînes et boire avec lui l’eau salée, peut-être, découvrira-t-il la différence entre la vie et la mort, et verra-t-il un homme qui cherche la lumière dans une justice absente.
Le président américain arrive dans notre région qui glisse rapidement vers l’apartheid et la ségrégation, va passer entre le mur et le mur, et verra que la terre de Palestine est devenue une zone militaire avec des camps et des tours de garde hautes qui lui souhaiteront la bienvenue. Ici une prison et ici un peuple, et ici une résistance et des prisonniers derrière les murs ...
Au Président américain nous dirons : notre terre, assoiffée de liberté, remue en nous pour que tombe la pluie et donne vie à la vie. Si nous rencontrons l’hôte américain, les discours se tarissent, nous déposerons dans ses mains tous nos morts et nos chansons et lui demanderons seulement la paix.
L’enquêteur qui a tué Arafat Jaradat est toujours en liberté, Ayman Sharawna malade a été traîné de force et illégalement déporté à Gaza, et les maladies sévissent encore dans les corps de prisonniers malades abandonnés dans les prisons israéliennes.
Proposé par Abdel-Nasser Ferwana
Traduit pour l’AFPS Par : Moncef Chahed