La justice tunisienne a ordonné la détention provisoire de trois suspects, dont une journaliste, pour leur implication présumée dans l’assassinat d’un ingénieur tunisien. Sa mort est attribuée par le mouvement islamiste palestinien Hamas à Israël.
« Après des interrogatoires ayant duré jusqu’à 3 heures dans la nuit, le pôle judiciaire antiterroriste a émis mercredi trois mandats de dépôt à l’encontre de trois suspects dont une journaliste pour le meurtre de Mohamed Zaouari », a précisé Sofiène Sliti, porte-parole du parquet.
Les trois suspects font partie d’un groupe de dix personnes interpellées, toutes tunisiennes, les sept autres ayant été libérées, a précisé Sofiène Sliti.
Un spécialiste des drones
Mohamed Zaouari, 49 ans, qui possède également la nationalité belge, a été abattu jeudi dernier d’une vingtaine de balles alors qu’il était au volant de sa voiture, devant son domicile, à Sfax. Selon le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, l’Etat hébreu est responsable du meurtre de cet ingénieur, décrit comme un dirigeant du mouvement spécialisé dans le développement de drones. Marié à une Syrienne, Zaouari a longtemps vécu à l’étranger. Il est revenu en Tunisie après la révolution de 2011. Le Hamas a affirmé qu’il travaillait depuis 10 ans pour ce groupe et qu’il avait tenté de s’introduire en Israël en 2014.
Les autorités israéliennes n’ont pas réagi pour l’heure aux accusations du Hamas. Mais l’Etat hébreu a, dans le passé, assassiné plusieurs membres de groupes activistes, notamment en Tunisie. En 1988, le numéro 2 de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), Abou Jihad, de son vrai nom Khalil al-Wazir, a été tué par des commandos israéliens à Tunis, la capitale tunisienne.