Après l’arrestation une semaine auparavant, de Mohammed, 16 ans - un des fils de Ahmad Abu Hashem, membre et porte-parole du Comité Populaire de Beit Ommar - l’armée israélienne a investit à nouveau sa maison le 3 octobre, dans une violence inouïe et a arrêté l’un de ses frères : Hamza, 14 ans. Il suffit, pour se rendre compte de la terreur exercée sur la population palestinienne au cours de ces raids, de voir la vidéo de cette démonstration de force surprenant les familles en plein sommeil et saccageant leurs maisons (lien ci-dessous).
Mohammed est toujours détenu et sa comparution devant le tribunal a déjà été reportée deux fois. Quant à Hamza, il a été libéré depuis, mais le traumatisme laissé par de tels actes est immense et fragilise incontestablement la construction psychologique des enfants, déjà fortement atteinte par la vie sous occupation.
Actuellement au nombre de 210 dans les prisons israéliennes, les enfants palestiniens sont victimes de torture pour obtenir des aveux, menacés de viol, privés de la visite d’un avocat et de leur famille… entre autres mauvais traitements. Et s’ils ne sont pas incarcérés, ils sont régulièrement la cible de l’armée israélienne et soumis à des actes d’intimidation et de terreur destinés à briser une génération en devenir : incitation à coopérer, incursions dans les écoles, violences physiques sous n’importe quel prétexte… Les exemples sont légions.
Certains anciens soldats israéliens réalisent à posteriori la portée de leurs actes et l’ONG "Breaking the silence" (Rompre le silence) recueille leurs témoignages. Ils soulignent dans leurs récits la propagande dont ils sont l’objet depuis leur plus jeune âge "Avant de faire l’armée, je pensais que les Palestiniens étaient une entité ennemie ; je n’avais pas imaginé que je serais confronté à des femmes, à des enfants et des personnes âgées" et reconnaissent la violence et l’iniquité des traitements infligés aux enfants palestiniens.
Face aux exactions commises, 60 universitaires et psychologues israéliens ont écrit à Benjamin Netanyahu et des voix se sont élevées au niveau international, notamment au travers de missions organisées par les Ministères des Affaires étrangères de Grande Bretagne et d’Australie. Ce dernier a reçu l’assurance "d’améliorations du système" de la part du gouvernement israélien.
Les autorités israéliennes nous ont habitués à des promesses lorsque la mobilisation internationale se fait entendre ; promesses très vite abandonnées dès que la pression diminue. Nous devons rester mobilisés et attendons de la communauté internationale qu’elle intervienne en exigeant du gouvernement israélien le respect plein et entier des dispositions de la Convention de Genève et de la Convention de l’ONU relative aux Droits de l’Enfant.
Raid nocturne du 3 octobre à Beit Ommar :
Témoignages d’anciens soldats israéliens (1ère photo de l’article : Hamza Abu Hashem)