Sans la moindre raison, le Président du Parlement palestinien, M. Aziz Dweik, membre du Hamas, a été arrêté jeudi 19 janvier en Cisjordanie par l’armée israélienne. Il a été transféré, hier, à Ofer, le tristement célèbre centre de rétention et tribunal militaire situé à quelques kilomètres de Ramallah. L’Association France Palestine Solidarité considère que cette arrestation illégitime et illégale doit être fermement condamnée.
Imagine-t-on, dans quelque pays que ce soit, pareille situation ? Imagine-t-on qu’une armée étrangère arrête, sur sa terre, le Président de quelque Parlement sans que cela ne provoque des protestations considérables dans toutes les capitales ?
Ce n’est pourtant pas ce qui se passe dans le cas présent. La France dit « regretter » cette arrestation, et non pas la condamner. Certes elle indique aussi son exigence de libération de tous les parlementaires palestiniens en prison mais ces mots, aussi utiles soient-ils, ne sont suivis d’aucun acte significatif.
Outre que cette arrestation est - une fois de plus - contraire au droit, elle n’est pas innocente. Chacun sait que le président du Parlement palestinien est un membre du Hamas qui travaille activement à l’unité inter-palestinienne et qui a des positions politiques parfaitement claires s’agissant de l’avenir.
Curieusement, si l’on peut dire, tout se passe comme si les dirigeants israéliens cherchaient à évincer du Hamas les hommes et les forces disposés à l’unité sur une base qui soit conforme au droit.
Personne ne peut être dupe : Israël préfère un Hamas replié sur lui-même à un Hamas ouvert à l’idée d’emprunter une autre stratégie. Qu’importent les conséquences, l’essentiel est que le mouvement palestinien soit divisé et puisse prêter le flanc à l’accusation de terrorisme. C’est la politique du pire que mènent les dirigeants israéliens, contre-productive pour qui veut la paix, dangereuse pour tous, y compris pour Israël.
Les autorités françaises ne doivent pas être dupes. L’Association France Palestine Solidarité leur demande fermement d’agir pour la libération d’Aziz Dweik et des 22 députés palestiniens enfermés dans les geôles israéliennes.