Nombre
de nos groupes apportent un soutien, logistique, financier ou de
formation, à des partenaires en Cisjordanie, dans la bande de Gaza
ou dans les camps de réfugiés au Liban. Pour certains, des jumelages ou des
partenariats dans la durée se sont développés, parfois de longue date pour des
groupes de l’AMFP (Association Médicale Franco-Palestinienne), l’une de nos
organisations “mères”. Cette réalité concrète s’est développée au niveau local, voire
régional, mais sans relais réel au niveau national.
Dans la logique déjà retenue par la commission Projets précédente, l’AG de mai a
décidé que l’une de nos priorités était bien de maintenir et développer les projets dans
une stratégie politique de solidarité qui permette aux Palestiniens de tenir, sur place,
chez eux, et de résister ainsi au rouleau compresseur de l’occupation. L’accroche
locale ou régionale en Palestine sera plus efficace si elle est couplée avec des
missions de solidarité, telles la cueillette des olives à l’automne.
Qu’il s’agisse d’un jardin d’enfants dans un village bédouin près de Jérusalem que
les colons attaquent sans cesse pour en faire partir la tribu, ou de la création d’un
dispensaire dans un village près de Ramallah complètement enfermé par des check
points rendant impossible l’accès aux soins, il s’agit bien d’une démarche politique, et
non humanitaire, d’aide à la résistance des Palestiniens.
Pour coordonner ces projets et leur donner une cohérence, tout en gardant bien sûr
l’autonomie d’engagement des groupes locaux (GL), la commission “Projets de
solidarité” a entrepris un nouveau bilan. Il s’agit pour le moment d’avoir une image
nationale claire de ce qui est fait par les GL, des choix d’intervention qui y sont
privilégiés. Peu de groupes ont répondu à cette demande de bilan, ou de façon peu
claire quant à l’évolution de leurs projets.
Si nous voulons réaliser la mutualisation indispensable à notre bon fonctionnement,
il faut que les réponses des GL soient nombreuses et circonstanciées. Ainsi pourrons
nous déterminer s’il existe une dynamique nationale de nos groupes, et sinon,
éventuellement, en proposer une. De nombreux GL n’ont pas encore pris en charge
cet aspect de notre solidarité.
On nous ressasse, depuis des mois, que « tout va mieux », et maintenant, que
« Sharon, devenu centriste, veut un état palestinien ». Pourtant, mur d’apartheid,
colonies de peuplement en extension constante, tramway de la colonisation, main
mise sur Jérusalem, sur l’eau et les terres... La politique des dirigeants israéliens ne
change pas : il faut voler la Palestine aux Palestiniens.
Par nos projets, par notre efficacité à les mener et les coordonner, nous pouvons
aider les Palestiniens à résister, à rester sur leur terre. Faisons-le ensemble.
Claude Léostic