Suite aux menaces israéliennes de recourir à l’alimentation forcée, une intervention internationale urgente est indispensable afin de sauver la vie des grévistes de la faim palestiniens et pour répondre à leurs justes revendications.
Le 17 avril 2017 plus de 1000 prisonniers menés par Marwan Barghouthi, le dirigeant et parlementaire emprisonné, ont commencé une grève de la faim afin de protester contre les violations de leurs droits par Israël, la puissance occupante. Les Nations unies, le Comité international de la Croix Rouge [1] et de nombreux gouvernements dans le monde ont dénoncé ces violations.
Comme l’affirment les Nations unies, « les grèves de la faim sont une forme de protestation non violente utilisée par des individus qui ont recouru en vain à toutes les autres formes de protestation pour mettre en évidence la gravité de leur situation. Le droit de protester sans violence est un droit humain fondamental » [2] qu’il faut protéger.
Au lieu de garantir que « des personnes privées de liberté qui s’engagent dans une grève de la faim ne soient jamais soumises à des mauvais traitements ou punies pour s’engager dans une grève de la faim et [qu’] elles reçoivent le traitement médical nécessaire, selon leur volonté » [3], Israël a pris des mesures punitives sévères contre les grévistes, y compris la mise à l’isolement total, l’interdiction de rencontrer leurs avocats, des raids [dans les cellules] avec confiscation des biens personnels et le transfert des prisonniers et détenus vers d’autres prisons. Il menace maintenant de recourir à l’alimentation forcée. Le Parlement israélien avait adopté une loi pour autoriser l’alimentation forcée et la Cour Suprême israélienne avait déclaré l’alimentation forcée conforme à la constitution, se positionnant ainsi encore une fois en violation du droit international.
Juan E. Méndez, le Rapporteur spécial des Nations unies sur la torture et autres traitements cruels et dégradants ou punitions, souligne que « l’alimentation découlant de menaces, de coercition, de la force ou de l’utilisation de contrainte physique sur les individus qui ont opté en dernier recours pour la grève de la faim afin de protester contre leurs conditions de détention, équivaut -même si l’intention est de le faire pour leur bien- à un traitement cruel, inhumain et dégradant [4] ».
Après le refus de l’Association des médecins israéliens de participer à la commission de tels crimes de guerre, Israël cherche maintenant à recruter des médecins étrangers. Le Comité de Pilotage de la Campagne appelle tous les Etats à mettre en garde leurs médecins contre une telle implication et annonce son intention de poursuivre en justice tout médecin étranger qui contribuerait à perpétrer ces crimes de guerre.
Les Rapporteurs des Nations unies soulignent que « la façon de mettre fin à une grève de la faim n’est pas de d’imposer l’alimentation aux grévistes mais de remédier aux violations des droits humains sous-jacentes contre lesquelles [les prisonniers] protestent [5] ». La communauté internationale a une responsabilité légale et morale et doit intervenir en urgence pour sauver les vies des prisonniers et pour qu’ils exercent les droits qui leur sont garantis par le droit humanitaire international et le droit international sur les droits humains.
Traduction AFPS
La Campagne internationale pour la libération de Marwan Barghouthi et tous les prisonniers palestiniens a été lancée en octobre 2013 par l’icône anti-apartheid Ahmed Kathrada et Fadwa Barghouthi , de la cellule de Nelson Mandela. Elle a le soutien de 8 Prix Nobel , de 120 gouvernements, de 15 anciens présidents et Premier ministres, de centaines de parlementaires, d’universitaires, d’artistes ainsi que de dizaines d’associations de défense des droits de l’Homme et de syndicats.