Ca bouge partout,
Sauf à Gaza.
Révolutions et changement partout,
Sauf à Gaza
A Gaza, la situation est immobile,
Une mer étale, sans marées.
La souffrance est permanente.
La population est en attente,
Suspendue,
Elle qui, devant le silence du monde,
Voit sa liberté se briser
Contre le mur de la honte
Ce mur de béton gris, qui remplace
Les ponts de l’amitié.
Tout est triste à Gaza !
Mêmes les plus optimistes
Ne peuvent cacher
Cette réalité dramatique.
Gaza, prison à ciel ouvert
Aux jardins merveilleux devenus cimetières,
Vit une misère silencieuse aux yeux noyés.
Cerf-volant dérisoire.
Nuit brune.
Ciel noir comme de l’encre.
Arbres nus,
Dont les feuilles jonchent le sol,
Arbres sans ombre.
Les étoiles ne peuvent plus briller.
Le soleil éteint le blanc des rideaux
Des maisons de martyrs.
Dans cette ville sacrifiée,
Rien ne bouge.
La vie est semblable à la mort
La vie est lente comme la mort
Vivre, mourir, quelle importance !
Au-delà des oasis et des mirages,
Vision lointaine de la mort.
Nuits de plus en plus pâles
Jours de plus en plus sombres.
Dans les jardins, d’étranges fleurs.
Peine, peine et peine
Et joie promise qui ne vient pas,
Joie absente,
Tristesse dans les yeux tragiques.
Etoiles noyées,
Paysage invisible,
Horizon sans parfum
Et lune assassinée
Par les ennemis de la lumière,
Les amis de l’obscurité.
Absence de projets,
Absence d’avenir.
Face à ce grand vide
Les Gazaouis attendent, patientent et s’interrogent :
Le changement, pour quand ?
La marche en avant, pour quand ?
Le mieux-être, pour quand ?
Quand, quand, quand ?