Depuis la réouverture de l’institut français de Gaza, à la mi-avril, le jeune Palestinien Montaser a repris ses anciennes habitudes.
« Je viens ici pour perfectionner mon accent, explique cet étudiant de 23 ans dans un français presque parfait. C’est le seul endroit où l’on puisse pratiquer son français à Gaza. On ne croise pas des Français tous les jours dans la rue ! »
La débrouille pendant deux ans
Pour les habitués de ses cours et ateliers, la fermeture au public du centre culturel il y a dix-huit mois avait sonné l’ « ère de la débrouille ». Pour maintenir son niveau de langue, Montaser s’était mis à lire Baudelaire, Hanin à regarder les informations sur France 24, et Mahmoud avait intensifié ses échanges avec des francophones sur Facebook.
Ces étudiants de français à l’université, qui envisagent parfois d’aller vivre en France et constituent une bonne partie du public de l’institut, se disent tous « très heureux » de sa réouverture.
Programmation culturelle régulière
Mais il n’y a pas que le français. « Ce qui m’a le plus manqué, ce sont les activités culturelles, déclare Moussa, musicien de 22 ans. Sans ce centre, il est très difficile de répéter et de donner des concerts à Gaza. » C’est en effet l’un des seuls lieux de l’enclave palestinienne à avoir une programmation régulière et des salles à mettre à disposition des artistes.
« Notre priorité est d’apporter une bulle d’air à une population enfermée », explique Anthony Bruno, le directeur. Les activités culturelles grand public reprendront sans doute après l’été, si le climat politique et social le permet.
Des attaques non revendiquées contre l’institut
Ouvert en 1982, l’institut français de Gaza a été le théâtre, les 7 octobre et 12 décembre 2014, de deux explosions qui ont endommagé son bâtiment alors flambant neuf. Ces attaques n’ont pas été revendiquées mais les soupçons se sont portés sur des groupuscules salafistes. Au-delà des simples travaux de réhabilitation, la sécurité du site a été renforcée.