Certaines traditions ont pu être préservées. A l’arrivée du patriarche grec orthodoxe, les cloches de la basilique de la Nativité se sont mises à sonner. Mais c’est dans une certaine confusion et entouré de près par de nombreux policiers palestiniens que Théophile III est entré dans ce lieu saint du christianisme.
En Terre sainte, religion et politique sont souvent entremêlées. Ces dernières années, l’Église orthodoxe a vendu plusieurs de ses terrains. Elle a aussi loué des bâtiments dans la vieille ville de Jérusalem à une organisation de colons juifs, rendant le patriarche grec orthodoxe très impopulaire.
Et à l’une des extrémités de la place de la Mangeoire devant la basilique, cantonnés derrière des barrières, quelques dizaines de manifestants, chrétiens et musulmans, scandent des slogans hostiles au patriarche. « La Palestine ne sera pas détruite par un traître comme toi », « cette église n’est pas à vendre. La Nativité protège les révolutionnaires », ont repris en coeur les opposants à Théophile III.
A l’autre bout de la place, une poignée de jeunes, pour certains vêtus de costumes de père Noël, chantent – eux – en hommage au patriarche qu’ils voient comme « un homme de paix ». « Ils ont été payés », estiment, en grimaçant, des fidèles hostiles au patriarche.