Le pouvoir d’Aboud
par Mansour
Nous avons besoin de vous ici avec nous, nous avons besoin de vous pour nous aider à faire connaitre la violence du gouvernement israélien contre notre résistance pacifique.
Nous avons besoin que vous soyez plus nombreux pour nous accompagner dans notre lutte et pour partager notre joie quand nous arrêtons les bulldozers.
Les villageois d’Aboud ont lancé une campagne de Résistance non-violente contre le Mur d’Apartheid israélien qui lui volera ses terres agricoles, ses oliviers et ses ressources en eau.
Lors de la seconde manifestation, nous avons touché le noyau de la résistance populaire palestinienne. L’ensemble du village a décidé que les mouvements populaires qui avaient mené le premier Intifada palestinien, exprimeraient leur résistance par le pouvoir du peuple.
Ils ont décidé de se battre sans armes pour leur liberté, en résistant armés seulement de leur foi et de leur moral.
Quand la manifestation a commencé, je me suis même demandé comment nous commencerions notre approche des bulldozers et l’ensemble du groupe m’a répondu en traversant les lignes des soldats israéliens sans s’arrêter.
Après avoir traversé quatres autres barrages de soldats israéliens, les fermiers d’Aboud sont restés sur leur terre et ont commencé à chanter.
Ils ont seulement dit : "Aujourd’hui, nous prouvons que les soldats, les armes, les murs, les barrières et la brutalité ne pourront pas nous arrêter dans notre lutte pour la justice."
Quand la manifestation a été terminée, les fermiers ont remercié leurs partisans israéliens et internationaux et ils leur ont promis de continuer leur résistance non-violente jusqu’à ce qu’ils abattent le mur !
Apparemment contents de ce qu’ils avaient réussi à faire, ces fermiers, simples mais grands, ont déclaré :
"Nous avons besoin de vous ici avec nous, nous avons besoin de vous pour nous aider à faire connaitre la violence du gouvernement israélien contre notre résistance pacifique.
Nous avons besoin que vous soyez plus nombreux pour nous accompagner dans notre lutte et pour partager notre joie quand nous arrêtons les bulldozers.
Nous avons besoin que vous soyez plus nombreux pour sauver les oliviers et espérer qu’ils ne soient pas déracinés."
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Bil’in : 3 oliviers ont été plantés, un Palestinien a été touché par une balle en caoutchouc
Les villageois de Bil’in, soutenus par les activistes internationaux et israéliens, ont réussi à planter trois nouveaux oliviers sur le chantier de construction du mur d’Apartheid illégal, près de leur village en Cisjordanie.
Les soldats ont répondu à ce geste pratique et symbolique par la violence et en tirant du gaz lacrymogène et des balles en métal recouvert de caoutchouc sur les manifestants non-violents.
À 12h15, environ 200 Palestiniens, accompagnés de 50 pacifistes internationaux et israéliens, ont commencé à marcher vers le chantier de construction du mur.
Encore très loin de la ligne des soldats qui les attendaient, ils se sont fait néanmoins tirer dessus avec des boîtes métalliques de gaz lacrymogène, dans une tentative agressive de la part des soldats israéliens destinée à arrêter la protestation avant même qu’elle ait commencé.
Un activiste israélien a été touché par une boîte métallique de gaz lacrymogène lui laissant des marques de brûlure à la tête et à l’épaule.
Par la suite, après s’être regroupés, les manifestants sont parvenus à atteindre le chantier de construction, en scandant des slogans et en frappant dans leurs mains.
Les soldats, apparemment désireux de violence, ont arrêté un activiste israélien, Yonatan Pollack, sans aucune raison apparente hormis le fait qu’il tenait des plants d’oliviers.
Il a été libéré quelques heures plus tard quand la manifestation a été terminée.
Un pacifiste palestinien a pris la parole pour condamner la construction du mur d’Apartheid et l’occupation brutale de la Palestine par les Israéliens. Il a également réclamé la libération des quatre otages du CPT (Christian Peacemaker Team), qui sont actuellement détenus en Irak.
Les manifestants ont commencé à planter les oliviers sur ce qui est le sol palestiniens, en vertu du droit international.
Les plants d’oliviers sont censés remplacer symboliquement les plus de 200 oliviers volés par les entreprises qui construisent la grande colonie de Modi’in Ilit sur les terres de Bil’in.
Les soldats ont repoussé les manifestants, les ont frappés et traînés à terre, mais ils ne sont pas parvenus à empêcher les nouveaux arbres de prendre racine.
Un groupe de colons israéliens illégaux se tenait à côté d’une des jeeps des soldats et observaient le spectacle.
Ils ont photographié les manifestants et se sont assurés que les soldats faisaient de leur mieux pour sauvegarder les intérêts des colons.
Quand les arbres ont été plantés, les manifestants ont commencé à rentrer au village.
A ce moment-là, les soldats ont tiré d’autres boîtes métalliques de gaz lacrymogène.
Le Rapporteur Spécial des Droits de l’Homme des Nations Unies dans les territoires palestiniens, John Dugard, qui prépare un rapport pour l’Assemblée générale des Nations Unies, s’est retrouvé sous le gaz lacrymogène.
Des balles en caoutchouc ont été également tirées, l’une d’elles a touché un jeune Palestinien au pied.
Il été soigné immédiatement par le personnel médical présent dans le secteur sous les branches d’un olivier, alors que l’air était encore envahi de gaz lacrymogène.