Le matin, des familles de Palestiniens déplacés à l’intérieur du territoire se sont rendues sur les sites des villages qu’ils ont quittés ou d’où ils ont été explusés en 1948. L’après midi environ 5000 personnes ont tenu un meeting à Khirbet Husha et Khirbet Ksair près du Kibbutz Usha en Galilée.
Ce meeting était organisé par le Comité pour la Défense des Droits des Déplacés de l’Intérieur et d’autres organisations et dirigeants arabes et quelques organisations juives.
Cela a commencé par une procession sur les terres du village abandonné de Husha, un tour du cimetière et des ruines des maisons. Husha et Ksair ont été abandonnés en Avril 1948, après de durs combats entre les forces israéliennes et les milices arabes.
Peu de gens connaissent l’emplacement des villages. Même dans le secteur arabe, au fil des années, l’emplacement de sites abandonnés a disparu de la mémoire des gens du coin.
Mais ces dernières années, l’opinion publique arabe a pris conscience de ces sites, comme on le voit dans les visites organisées sur les sites et la préservation des églises et des mosquées qui sont encore debout.
Plus de 250 000 personnes, déplacées de l’intérieur, vivent en Israël, à quelques minutes en voiture des villages d’où viennent leurs familles. La plupart sont nés dans la réalité nouvelle [1].
Daud Bader, le secrétaire du Comité de défense des Droits des Déplacés de l’Intérieur disait jeudi que les activités autour des villages ont commencé dans les années 90 : "Les personnes déplacées en Israël considéraient que quelqu’un devait agir en leur nom, mais ils furent déçus. Les jeunes dont la conscience politique commençait à développer ont pris l’initiative, et des comités locaux ont surgi dans de nombreux villages".
Parmi les orateurs jeudi on trouvait Shawki Khatib, le président du Haut Comité de Surveillance Arabe, Wakim Wakim du Comité de défense des Droits des Déplacés de l’Intérieur et un représentant du village deHusha, Musa Zrair. Plusieurs députés de la Knesset étaient présents dont Mohammad Barakeh, le seul membre du Parlement qui vient d’une famille déplacée.
Certains des participants au meeting sont arrivés du centre du pays dans un bus qui portait symboliquement le n° 194, le numéro de la résolution des Nations-unies qui traite du droit au retour des Palestiniens.
Le déplacement en bus était organisé par Zochrot, une organisation qui se consacre à l’éducation du public israélien concernant les torts infligés aux Palestiniens. Il y a quelque semaines, Zochrot a commémoré le massacre perpétré en 1948 par des combattants juifs au village de Deir Yassin, près de Jérusalem.