Huzaifa Halabiya, en grève de la faim depuis le 1er juillet
Alors que le prisonnier palestinien Huzaifa Halabiya est en grève de la faim depuis plus de 52 jours contre son emprisonnement sans inculpation ni jugement par l’occupant israélien, le mouvement des prisonniers presse les gens de descendre dans les rues le 22 août pour être solidaire des prisonniers palestiniens luttant pour leur liberté. Dans un communiqué, les prisonniers palestiniens ont appelé les gens à se rassembler devant la prison de Ofer, en mettant l’accent sur le fait que les Palestiniens « ne resteront pas les bras croisés et n’accepteront pas que continuent les souffrances des détenus administratifs en grève. »
Le communiqué a aussi « appelé tous les gens de Cisjordanie, de Jérusalem, de Gaza, de la Palestine occupée en 1948, et des camps de réfugiés de la diaspora, à confirmer ensemble que nous livrons une bataille, la bataille de la liberté et de la victoire. »
La section des prisons du Front Populaire de Libération de la Palestine a lancé un appel à la participation à ces actions dans les villes, les camps et les villages dans toute la Palestine occupée. Elle exhorte aussi à « stimuler toutes les formes de soutien et de solidarité avec les prisonniers dans les pays arabes et au niveau international, en particulier avec les prisonniers en détention administrative qui se sont engagés dans une grève de la faim illimitée. » Le communiqué a aussi « demandé que Gilad Erdan, le Ministre de la Sécurité Publique, et d’autres responsables israéliens, soient déférés devant des tribunaux populaires et devant les tribunaux internationaux pour leurs crimes contre les prisonniers et contre les Palestiniens dans leur ensemble. »
Le communiqué a aussi exigé que « le Comité International de la Croix Rouge et les autres organismes internationaux concernés soient obligés de prendre leurs responsabilités envers les prisonniers. Ces institutions ne peuvent pas rester silencieuses au sujet des crimes contre les prisonniers. »
Huzaifa Halabiya, de Abu Dis à Jérusalem, est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis le 10 juin 2018. Il a lancé sa grève de la faim le 1er juillet pour exiger sa libération de la détention. Sa santé est précaire, étant donné en particulier qu’il a besoin de sons médicaux spécialisés. Il a survécu à une leucémie et a souffert de graves blessures sur la majeure partie du corps quand il était enfant. Quand il a été arrêté par les forces d’occupation, sa femme était enceinte ; aujourd’hui, il est le père d’une fille âgée de six mois, Majdal, dont on lui a refusé la possibilité de la voir.
Il est rejoint dans la grève de la faim par Ahmad Ghannam, qui s’est privé de nourriture pendant 39 jours. Ayant aussi survécu à une leucémie, il est détenu sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative. Originaire de Dura près de al-Khalil (Hébron), il est marié et a deux enfants. Sultan Khallouf, du village de Burin près de Jénine, il est en grève de la faim depuis 35 jours. Il a été arrêté le 8 juillet et a lancé sa grève immédiatement après que les autorités d’occupation aient annoncé qu’il serait transféré en détention administrative.
Ismail Ali, également d’Abu Dis à Jérusalem, est emprisonné sans inculpation ni jugement depuis janvier 2019 ; il a lancé sa grève de la faim il y a 29 jours pour réclamer qu’il soit mis fin à sa détention administrative. Il a été dans le passé emprisonné pendant sept ans par l’occupant israélien. Wajdi al-Awawdeh, 20 ans, est sous le coup d’une détention administrative depuis avril 2018, et est maintenant en grève de la faim depuis 24 jours.
Tareq Qa’adan, éminent dirigeant à Jénine et ancien prisonnier qui a passé 11 ans dans les geôles israéliennes, a lancé sa grève de la faim il y a 20 jours. Il a été placé en détention administrative au lieu d’être libéré à la fin de sa peine.
Deux autres prisonniers se sont joints à la grève : Nasser al-Jada, qui est en grève de la faim depuis 15 jours, et Thaer Hamdan, qui est en grève de la faim depuis 10 jours. Tous les deux sont détenus sans inculpation ni jugement sous le coup de la détention administrative.
La détention administrative a été introduite en Palestine d’abord sous le mandat colonial britannique et a ensuite été adoptée par l’état sioniste. Les Palestiniens peuvent être emprisonnés jusqu’à six mois à la fois sous le coup d’un ordre de détention administrative, sans inculpation ni jugement. Ces ordres sont indéfiniment renouvelables, si bien que des Palestiniens ont passé des années à la fois en détention sous le coup de la détention administrative. Il y a environ 500 détenus administratifs parmi plus de 5.000 prisonniers politiques palestiniens dans les prisons israéliennes, et la fin de la détention administrative est l’exigence majeure du mouvement des prisonniers.
Les détenus administratifs ne sont pas seuls. Près de 50 de leurs camarades prisonniers ont lancé des grèves de la solidarité afin de faire pression sur les autorités israéliennes d’occupation pour qu’elles accèdent aux exigences des grévistes. Davantage de prisonniers ont promis de rejoindre la bataille dans les prochains jours.
Les grévistes ont été à maintes reprises transférés de prison en prison, jetés en détention au secret et privés de sommeil pour essayer de briser leur grève. Leur état de santé s’est gravement détérioré. Halabiya vomit de l’eau, endure de fortes douleurs sur tout le corps et doit avoir recours à un fauteuil roulant pour se déplacer. Ahmad Ghana a perdu au moins 17 kilos (35 livres ), a du mal à respirer, et a un rythme cardiaque élevé. Des avocats d’Addameer ont rendu visite à Ismaïl Ali le 20 août et ont rapporté qu’il a perdu 14 kilos (29 livres) qu’il souffre de fortes douleurs et qu’il a les pieds et les mains jaunes.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, presse tous les partisans et amis de la Palestine, où que ce soit dans le monde, d’être solidaire de ces courageux prisonniers qui ont mis leur vie en jeu pour demander la liberté et la fin du système injuste de la détention administrative. La solidarité Internationale peut jouer un rôle important dans le soutien à leur lutte et les prisonniers palestiniens nous demandent d’agir. Toute notre participation, toutes nos manifestations et pétitions peuvent jouer un rôle pour les aider à obtenir la victoire de la justice et de la liberté.
Le 22 août, s’il vous plaît partagez votre soutien aux prisonnier palestiniens ! Participez à une initiative ou imprimez la caricature de Carlos Latuff (ci-desssus) en soutien aux prisonniers et faites part de la photo que vous aurez prise sur les médias sociaux.
Agissez :
1) Organisez ou rejoignez une initiative ou manifestez pour les prisonniers palestiniens. Vous pouvez organiser une table d’information, un rassemblement, une grève de la faim de solidarité, une manifestation ou toute action pour soutenir les prisonniers. Si vous prenez déjà une initiative sur la Palestine ou sur la justice sociale, incluez-y la solidarité avec les prisonniers en tant que partie de votre action. Faites part de vos initiatives et envoyez vos compte-rendus à samidoun@samidoun.net.
2) Ecrivez des lettres et passez des appels téléphoniques pour protester contre les violations des droits des prisonniers palestiniens. Réclamez à votre gouvernement d’agir pour cesser de soutenir l’occupant israélien ou pour faire pression sur l’état israélien pour qu’il soit mis fin aux pratiques répressives envers les prisonniers politiques palestiniens. En particulier, exigez que vos responsables politiques fassent pression sur Israël pour qu’il soit mis fin à la pratique de la détention administrative, l’emprisonnement des Palestiniens sans inculpation ni jugement.
Appelez pendant les heures normales d’ouverture des bureaux de votre pays :
• Ministre Australienne des Affaires étrangères, Marise Payne : + 61 2 6277 7500
• Ministre Canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland : +1-613-992-5234
• Commissaire de l’Union Européenne Union, Federica Mogherini : +32 (0) 2 29 53516
• Ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters : +64 4 439 8000
• Secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, Jeremy Hunt : +44 20 7008 1500
• Président des Etats-Unis, Donald Trump : 1-202-456-1111
3) Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Rejoignez la campagne de BDS pour mettre en évidence la complicité de sociétés comme Hewlett-Packard et l’implication ininterrompue de G4S dans l’organisation de la police et des prisons israéliennes. Organisez une campagne de boycott des produits israéliens, pour imposer un embargo militaire sur Israël, ou prévoyez d’agir sur le boycott universitaire et culturel d’Israël. Informez-vous davantage sur la campagne de BDS sur bdsmovement.net.