Chapitre V – La Seconde Guerre Mondiale et la première guerre israélo-arabe.
L’UNSCOP
le 14/02/1947 : le cabinet britannique choisit de se désintéresser de la Palestine et de confier le problème à l’ONU
L’évolution politique de 1947 se déroula sur fond de violences juives et de représailles dans un engrenage infernal devenu presque incontrôlable. Les efforts déployés pour bloquer et punir l’immigration clandestine prirent cette fois une dimension sanglante, même si, en règle générale, les Britanniques firent preuve de retenue et d’humanité face au terrorisme.
Le 1er/03/47 : explosion d’une grenade par l’IZL à l’Officer Club de Tel Aviv ; plus de 20 militaires britanniques tués, 30 blessés.
31/03/47 : le LHI sabote la raffinerie de Haïfa.
Avril-mai 1947 : session extraordinaire à l’ONU ; création de l’UNSCOP (Commission spéciale des Nations unies pour la Palestine)
Le 4/05/47, l’Irgoun s’introduit dans la prison britannique d’Acre ; il libère une vingtaine de ses membres et quelque 200 prisonniers arabes ; mais, 9 des assaillants sont tués et 8 capturés.
Juin –juillet 1947 : l’UNSCOP passe 5 semaines en Palestine ; les Juifs placent des micros dans les locaux de la commission et entendent ce que chaque membre et témoin déclare.
8/07 : jugement des 8 assaillants capturés ; 3 sont condamnés à mort.
12/07 : l’Irgoun enlève 2 sergents britanniques ; l’Exodus appareille dans le sud de la France.
Le 18/07 : les Royal Marines interceptent l’Exodus au large de Gaza.
29/07 : les 3 condamnés à mort sont exécutés ; l’Irgoun pend les 2 Britanniques et piègent leurs cadavres ; un capitaine britannique est blessé lorsqu’il veut les détacher.
30/07 : représailles britanniques à Tel Aviv : des hommes de la sécurité tirent des rafales sur des piétons faisant 5 morts et 10 blessés ; des juifs sont roués de coups et des magasins saccagés.
Fin juillet : l’UNSCOP en Europe pour interroger les personnes déplacées.
Le 1er/09/07 : l’AG de l’ONU conclut unanimement à la nécessité de mettre fin au mandat britannique.
16/09/47 : la Ligue arabe décide de créer une Armée de Libération arabe composée de Palestiniens et de volontaires venus des Etats arabes, commandée par Fawzi al-Qawuqji
Le partage de la Palestine, le 29 novembre 1947.
Avant le vote du plan de partage, la Ligue arabe crèe un comité militaire, présidé par le général Ismaïl Safwat, ancien chef d’état-major de l’armée irakienne, afin d’assister les Palestiniens. Dans son rapport à la Ligue, Safwat explique : « les sionistes possèdent des institutions et organisations politiques, militaires et administratives caractérisées par un très haut degré d’efficacité ; ils peuvent aligner 20000 hommes, comptent 40 000 réservistes, jouissent de bonnes voies de communication et leurs implantations sont très bien défendues ; les Palestiniens ne possèdent rien de tout cela ».
Le 11/10 pour les USA et le 13/10 pour l’URSS : déclaration soutenant la partition de la Palestine.
Le 29/11/47 : le vote du plan de partage. Les sionistes et leurs partisans exultaient ; les Arabes, pour leur part, quittèrent la salle après avoir déclaré nulle la résolution. Ils ne pouvaient comprendre, écrivit plus tard un historien palestinien, pourquoi 55% du territoire avait été alloué à 37% de la population alors qu’elle n’en possédait concrètement que 7%. Puis, Benny Morris cite Khalidi « les Palestiniens ne saisirent pas pourquoi il leur fallait payer pour l’Holocauste…ils ne saisirent pas pourquoi il était injuste que les Juifs constituent une minorité dans un Etat palestinien unitaire alors qu’il était juste pour presque la moitié de la population palestinienne – population autochtone et majoritaire vivant sur sa propre terre ancestrale – de se voir convertie du jour au lendemain en une minorité sous domination étrangère ».
3 réactions de dirigeants sionistes :
Golda Meir « pendant deux mille ans, nous avons attendu notre délivrance. Et maintenant qu’elle est là, elle paraît si grande, si merveilleuse que les mots manquent pour exprimer nos sentiments. Juifs, mazel tov ! –bonne chance ! »
Yosef Nahmani, conseiller municipal et chef du bureau local du Fonds national juif à Tibériade : « dans le fond de mon cœur, la joie se mêlait à la tristesse : la joie parce que les autres peuples nous avaient enfin reconnus comme un nation pourvue d’un Etat, et la tristesse , parce que nous avions perdu la moitié du pays, la Judée et la Samarie et qu’en outre, nous allions avoir 400 000 arabes dans notre Etat. »
Le début des hostilités.
le 30/11/47 : embuscade contre 2 bus près de Kfar Syrkin : 7 morts juifs ; un autre juif assassiné à la limite entre Jaffa et Tel Aviv.
Le 1er/12/47 : le HCA décrète une grève générale de 3 jours de la communauté arabe de Palestine à compter du 2/12.
Le 2/12/47 : une foule armée de bâtons et de couteaux s’en prend aux commerces et aux passants juifs de la Vieille Ville de Jérusalem ; plusieurs juifs sont blessés ; des unités de la Haganah tirent dans la foule et au-dessus des têtes.
La guerre civile – novembre 1947/14 mai 1948 (pages 212 à 237)
remarques générales sur la période (page 218) : pour la Haganah « dès la mi-décembre, une défense active ou agressive avait remplacé le principe de la simple défense…les Juifs avaient tendance à exercer des représailles disproportionnées aux attaques arabes initiales. Cette stratégie contribua à embraser d’autres régions qui avaient jusque-là échappé aux hostilités. Dès le début, l’Irgoun et le Lehi, ainsi que la Haganah dans une moindre mesure, perpétrèrent des attentats contre des centres civils et des milices. Les Arabes ripostèrent en plaçant d’importantes charges explosives dans les centres civils juifs, en particulier à Jérusalem. »
décembre 47 : des délégations arabes venus de Haïfa, Jérusalem et Jaffa rencontrent Husseini en Egypte pour lui demander de laisser les villes en paix ; les juifs de Tel-Aviv et les Arabes de Jaffa signent un pacte de non-agression en vue notamment de permettre à chacun d’exporter ses récoltes d’agrumes.
début décembre 47 : Abdel Qader al-Husseini et Hassan Salame reviennent en Palestine et mettent sur pied des bandes armées, avec également des Syriens et des Irakiens.
décembre 1947 : première attaque organisée contre un quartier juif urbain : Hatikva à Tel Aviv. Le 4/12 : des Arabes ouvrent le feu pour prendre qques maisons, la Haganah riposte et les troupes britanniques interviennent : plusieurs victimes arabes, 2 morts et des blessés du côté de la Haganah. Le 7/12, la Haganah dynamite une maison dans le village voisin de Salame ; le 8/12, des centaines d’irréguliers arabes lancent un assaut frontal pour conquérir Hatikva ; ils sont repoussés ; environ 60 arabes et 2 juifs perdent la vie dans cet incident.
Le 11/12, guet-apens contre un convoi reliant Jérusalem aux implantations juives d’Etzion : 10 juifs tués.
Le 12/12/47 : le Palmah attaque un autobus près de Safed qui transportait manifestement des irréguliers arabes : 6 morts, 30 blessés.
Le 14/12/47, un autre convoi attaqué : 14 victimes juives.
16/12/47 : le Palmah tend une embuscade sur la route près de Beit Naballah : plusieurs arabes tués ou blessés..
18/12 : raid du Palmah contre le village de Khisas : 7 hommes, 1 femme et 4 enfants tués ; en représailles, le 9/01/48, 300 Arabes prennent d’assaut le kibboutz de Kfar Szold ; 8 véhicules blindés britanniques viennent aider les défenseurs et les Arabes sont repoussés. 1 mort et 4 blessés pour la Haganah ; 24 morts et 67 blessés pour les Arabes.
Les 13 et 29/12/47, 2 attentats à la bombe perpétrés par l’IZL à Jérusalem : 37 arabes tués et 80 blessés.
Le 30/12/47, l’IZL lance plusieurs bombes sur la foule qui attend l’autobus près de la raffinerie de Haïfa : 6 morts et des dizaines de blessés arabes ; des travailleurs arabes de la raffinerie s’en prennent à leurs collègues juifs : 39 morts et 50 blessés.
Le 31/12/48, en représailles, la Haganah et le Palmah investissent Balad al Sheik et Hawassa, 2 villages à la périphérie de Haïfa : 76 victimes dont des femmes et des enfants.
Première quinzaine de janvier 48 : 3 bataillons de l’Armée de libération arabe entrent en Palestine.
Le 4/01/48, le Lehi fait sauter un camion chargé d’explosifs devant la mairie de Jaffa qui accueillait les bureaux locaux du Comité national arabe : 26 personnes tuées.
Le 5/01/48, la Haganah fait sauter une partie de l’hôtel Semiramis à Jérusalem : 26 civils tués.
Le 20/01/48, un bataillon de l’Armée de libération arabe attaque le kibboutz Yehiam et se retire après 5 heures de combat.
Le 1er/02/48, Fawzi al-Kutub, le principal artificier des Husseini (il avait été formé en Allemagne nazie) fait sauter un camion piégé devant les bureaux du Palestine Post dans le centre-ville de Jérusalem : 1 juif tué, plus de 20 personnes blessées.
Le 16/02/48, un autre bataillon attaque le kibboutz Tirat-Zvi puis bat en retraite.
Le 22/02/48, Kutub prépare un convoi de 3 camions britanniques et d’une voiture blindée et les fait exploser, avec l’aide de 6 déserteurs et policiers britanniques, rue Ben Yehuda, en plein cœur de la Jérusalem juive : 58 morts et 32 blessés graves. En représailles, l’Irgoun et le Lehi tuent 16 militaires et policiers britanniques dans les rues de Jérusalem.
Le 28/02/48, le Palmah fait un attentat à la voiture piégée dans le centre-ville de la Haïfa arabe : 30 tués et 70 blessés.
Le 29/02/48, toujours en représailles de l’attentat de la rue Ben Yehuda, le Lehi place une bombe dans un train qui transportaient des troupes britanniques : 27 soldats tués.
Le 10/03, Yigaël Yadin, le chef des opérations de la haganah, soumet à l état-major général son plan D : il fallait écraser la puissance militaire des Arabes palestiniens et soumettre leurs quartiers urbains et villages ruraux situés dans les régions dévolues à l’Etat juif…les commandants de brigade et de bataillon reçurent la permission de raser ou de faire évacuer puis miner les villages arabes hostiles ou potentiellement hostiles.(page 228)
Le 11/03/48, attentat arabe utilisant une voiture piégée du consulat américain dans les locaux des institutions nationales du Yishouv ( le bureau central de l’Agence juive et du FNJ, le quartier général de la Haganah) : 10 tués et 10 blessés graves.
Le 19/03, la délégation américaine à l’ONU dépose une motion en vue de suspendre la partition de la Palestine et d’y établir un régime de tutelle internationale.
Fin mars : 3 revers majeurs subis par la Haganah sur les routes près de Jérusalem : elle perd 26 hommes et 18 véhicules.
Le 25/03, Truman réaffirme son soutien à la partition.
27 mars, un important convoi part de Jérusalem au bloc d’Etzion est bloqué ; 186 soldats de la Haganah – hommes et femmes- se réfugient dans une maison ; le matin du 28 mars, les Britanniques interviennent et négocient : les avions de la Haganah cessent leurs tirs, les soldats assiégés déposent leurs armes et sont évacués par les Britanniques ; les Arabes récupèrent les armes ; 15 morts et une soixantaine de blessés du côté de la Haganah ; environ 60 morts et 200 blessés du côté arabe.
Ce même 27/O3 , un autre convoi de la Haganah qui allait ravitaillé la colonie isolée de Yehiam est attaqué : 47 tués et 7 blessés pour la Haganah, entre 3 et 6 tués pour les Arabes.
Le 30/03/48, la Haganah tire sur un autobus arabe aux environs de Khulda tuant le chauffeur et plusieurs passagers ; le même jour, un gardien juif est tué. En représailles, la Haganah fait sauter une maison dans un village voisin faisant 15 morts. Le 31/03, un convoi d’approvisionnement de la Haganah est attaqué près du kibboutz de Khulda ; 22 tués et 16 blessés pour la Haganah, 8 tués dans le camp arabe.
Le 31/03, Ben Gourion et le commandement de la Haganah prennent des décisions stratégiques cruciales : la mobilisation de 1500 hommes pour conserver à tout prix les quartiers juifs de Jérusalem ( 1/6 ème de la population du Yishouv et portée symbolique) et donc neutraliser les villages, bases des principales milices arabes.
Début avril, la Haganah reçoit sa première grosse livraison d’armes de Tchécoslovaquie.
Le 2/04, début de l’opération « Nahshon » pour le contrôle du corridor de Jérusalem :
le Palmah s’empare du village de Qastel, à 5 Kms à l’ouest de Jérusalem, village qui dominait la route menant à Jérusalem. Celui qui contrôlait Qastel contrôlait l’accès à Jérusalem par l’ouest.
Le 4/04, la brigade Giv’ati fait sauter dans les environs de Ramleh le quartier général d’Hassan Salame : 17 tués chez les irréguliers arabes. Un convoi de secours au départ de Khulda atteint Jérusalem sans incident.
Le 8/04, Abdel Qader al-Hussseini, gravissant la colline vers Qastel, est tué par une sentinelle ; la mort de la plus grande personnalité militaire palestinienne et commandant des milices de la région des monts de Judée et de Jérusalem marqua un tournant décisif dans la guerre civile. Des milliers d’Arabes armés affluent pour récupérer le corps de Husseini ; ils reprennent Qastel et organisent les funérailles en grande pompe à Jérusalem ; ils enterrent Husseini sur le Mont du Temple à côté de son père.
Le 9/04, le Palmah reprend Qastel ; l’ordre opérationnel donné le 8/04 autorise explicitement la destruction du village.
Ce même 9/04, conquête de Deir Yassine, situé entre Jérusalem et Qastel, par l’Irgoun et le Lehi, assistés par la Haganah.
Deir Yassine n’évoque pas une opération militaire mais plutôt les atrocités commises par les hommes de l’Irgoun et du Lehi : des familles entières furent criblées de balles, de fragments de grenades et enterrées sous les décombres de leurs maisons détruites à l’explosif ; hommes, femmes et enfants furent fauchés lorsqu’ils émergeaient des habitations ; certains furent emmenés à l’écart et tués de sang-froid ; à la fin de la bataille, des groupes de vieillards, de femmes et d’enfants furent embarqués dans des camions et exhibés à travers les rues de Jérusalem-Ouest et abandonnés ensuite à Jérusalem-Est.
[1]
le 13 avril, des miliciens arabes de Jérusalem et des villages environnants attaquent un convoi en route pour l’hôpital Hadassah transportant des conférenciers, des infirmières, des médecins, non armés pour la plupart ainsi que 2 combattants de l’Irgoun blessés à Deit Yassine ; la Palmah arrivent sur les lieux : 6 heures de fusillade et finalement les Arabes arrosent d’essence les autobus et y mettent le feu ; plus de 70 juifs tués.
Bilan de l’opération « Nahshon » : un certain nombre de localités arabes occupées à titre définitif ou carrément rasées ; cependant, d’autres villages continuaient à bloquer par intermittence le passage sur la route entre Tel-Aviv et Jérusalem ; la route de Jérusalem demeurait fermée
du 4 au 15 avril : bataille pour le kibboutz de Mishmar Ha’Emek ( sur la route principale entre Haïfa et Jénine) entre l’armée de libération arabe de Qawuqji renforcée par les miliciens des villages arabes et les défenseurs de la colonie appuyés par la Haganah.
du 4 au 8 avril, attaque arabe à l’artillerie puis assaut par l’infanterie, repoussée.
Le 8 avril, contre-attaque de la Haganah : en six jours, la Haganah rase 10 villages des environs ; les habitants s’enfuient ou sont expulsés ; les 8-9 avril, Ben Gourion approuve les principes des mesures prises par la Haganah.
Le 15 avril, la région autour de Mishmar Ha’Emek ne compte plus de population arabe
du 12 au 16 avril, bataille autour du kibboutz de Ramat Yohanan
entre une unité druze de l’Armée de libération et la Haganah.
le 12 avril, attaque des Druzes.
Le 16 avril, contre-offensive de la Haganah qui s’empare, puis rase 2 villages : Khirbet Kasayir et Hosha dont les habitants s’enfuient.
Les Druzes quittent l’Armée de libération et font la paix avec la Haganah, marquant ainsi le début de l’alliance israélo-druze.
Du 12 au 16 avril, opération contre les quartiers arabes de Tibériade.
le 12 avril, la Haganah attaque le village de Khirbet Nasir ad Din (qui domine les quartiers juifs de Tibériade) ; visiblement, des atrocités sont commises car les villageois s’enfuient vers les quartiers arabes de Tibériade et sèment la panique.
Le 16 avril, la Haganah attaque au mortier les quartiers arabes de la ville et s’empare de plusieurs maisons ; les Britanniques refusent d’intervenir ; la résistance arabe cède en vingt-quatre heures ; les notables arabes demandent une trêve, refusée par la Haganah ; ils décident alors l’évacuation de la ville ; les Britanniques imposent un couvre-feu ; la population arabe est emmenée en camions vers Nazareth et la Jordanie ; les Juifs pillent les quartiers abandonnés.
du 20 au 22 avril, opération contre les quartiers arabes de Haïfa.
contexte : en 1947, la ville abrite environ 70 000 Juifs et autant d’Arabes, ce qui en fait, avec Jaffa, la plus forte concentration arabe en Palestine. Les deux populations vivaient en relative harmonie depuis des décennies ; au début de la guerre civile, les relations s’enveniment : les deux camps échangent des tirs le long de la limite entre leurs communautés et placent des bombes dans les quartiers de leurs voisins.
Dans la nuit du 20 au 21 avril, les unités britanniques déployées le long de la limite entre les quartiers arabes et juifs se retirent précipitamment et les miliciens des deux camps luttent pour le contrôle des positions dominantes.
Le 21 avril, la Haganah donne l’assaut, une attaque menée selon le plan D ; la résistance arabe s’effondre progressivement, les civils perdent le moral et la majorité de la population s’enfuit ; les Britanniques refoulent une colonne arabe venant en renfort ; ; un certain nombre de grands chefs arabes quittent Haïfa juste avant ou pendant la bataille pour aller chercher de l’aide selon la version officielle.
Le 22 avril, les Arabes demandent une trêve, refusée ; les dirigeants arabes, qui préféraient ne pas se rendre, annoncent leur intention d’évacuer la ville avec leur communauté, malgré un appel du maire juif à rester sur place.
La semaine suivante, tous les Arabes, sauf trois ou quatre mille d’entre eux, quittent Haïfa et les Juifs prennent entièrement le contrôle de la ville.
du 25 avril au 13 mai, opération contre les quartiers arabes de Jaffa.
le 25 avril, l’IZL lance une offensive contre Manshiya, le quartier nord de Jaffa ; la population arabe fuit vers le centre-ville.
Pendant soixante-douze heures, l’IZL pilonne le centre-ville au mortier et progresse vers la mer ; au fur et à mesure de leur avancée, la population fuit vers le sud.
Le 28 avril, le général et haut-commissaire Alan Cunningham ordonne à l’IZL de quitter manshiya ; les troupes britanniques entrent dans Jaffa ; l’Irgoun fait sauter le fort de la police locale ; malgré la présence britannique, l’exode arabe se poursuit.
Les 27 et 28 avril, la Haganah attaque et contrôle des villages arabes à l’Est de Jaffa, amplifiant l’exode ; des miliciens arabes contribuent à l’exode : ils pillent les maisons désertées et, parfois, maltraitent et volent les occupants encore présents. Les habitants savaient que la GB retirerait ses troupes dans deux semaines.
Le 13 mai, les derniers notables se rendent à la Haganah ; Jaffa ne compte plus que 4 à 5000 habitants sur les 80 000 qu’elle comptait auparavant.
Le 18 mai, Ben Gourion visite la ville conquise et note dans son journal : « je n’arrivais pas à comprendre pourquoi les habitants…étaient partis. »
Du 15 avril au 13 mai, opération « Yiftah » pour la conquête des villages arabes de Galilée orientale et de Safed.
15 avril : début de l’opération.
Le 16 avril, les Britanniques évacuent Safed, le centre politique et commercial de la Galilée orientale ; de 10 à 12 000 Arabes et 1500 Juifs.
Le 1er mai, le Palmah s’empare des villages de Biriya et d’Ein az Zeitun (au nord de Safed) et les démolissent les deux jours suivants.
Le 2 mai, les habitants arabes de Safed commencent à quitter la ville.
Le 4 mai, le Palmah effectue une pousée de Rosh Pina vers le sud-est et vide toute la région de ses Bédoins, jusqu’à la rive nord du lac de Tibériade.
Le 6 mai, le Palmah lance un premier assaut contre la ville mais il est repoussé.
Les Arabes cherchent à conclure une trêve mais elle est refusée ; les Etats arabes n’envoient aucun renfort.
Le 10 mai, le Palmah tente un 2ème assaut, au mortier ; les lignes de défense des irréguliers arabes cèdent et ils prennent la fuite
Le 12 mai, la ville est entièrement sous contrôle et presque tous ses habitants arabes avaient fui.
Allon lance une guerre psychologique « si vous ne fuyez pas immédiatement, vous serez massacrés, vos filles seront violées… » : presque tous les villageois de la vallée du Hola (au nord de Safed) s’enfuient.
La brigade Golani vide les villages arabes des vallées du Jourdain et de Jezréel ainsi que la localité de Beisan (le 13 mai) ; la plupart des habitants s’enfuient ou furent conduits en Transjordanie.
Toute la Galilée orientale se trouve aux mains des Juifs.
du 13 au 22 mai, opération « Ben-Ami » pour la conquête de la Galilée occidentale.
une région désignée par le plan de partage comme territoire arabe palestinien ; les colonies juives de cette région obtiennent des hautes sphères de la Haganah et de l’Exécutif de l’Agence juive, l’opération Ben-Ami.
Le 13 mai, la brigade Carmeli s’empare d’une poignée de villages.
Les 18 et 19 mai, Acre tombe aux mains de la brigade ; la plupart de ses habitants fuient, à l’exception de 5 à 6000 personnes.
Les 21 et 22 mai, les troupes s’emparent de villages situés plus haut dans les collines.
L’Etat juif s’assure ainsi de la Galilée occidentale depuis la Méditerranée jusqu’à une ligne à environ 10 ou 13 KMS plus à l’est.
2 offensives menées par les forces arabes extérieures.
des irréguliers des Frères musulmans attaquent Kfar Darom, un kibboutz dans le Néguev ; leur assaut est repoussé.
Des unités de la Légion arabe, soutenue par des centaines de villageois, s’emparent du bloc Etzion, composé de 4 colonies au nord d’Hébron. Le 4 mai, premier assaut : 40 défenseurs tués ou blessés. Le 12 mai, 2ème assaut ; le 13 mai, la principale colonie, Kfar Etzion, est prise ; les défenseurs encore en vie déposent les armes ; ils sont fauchés par les paysans et certains légionnaires : 120 défenseurs dont 21 femmes sont tués ce jour-là ; parmi les 4 survivants, 3 furent sauvés par des Arabes. Les 3 autres kibboutzim résistent jusqu’au 14 mai ; l’Etat-major de la Haganah les autorise à se rendre ; 350 défenseurs se retrouvent prisonniers en Jordanie.