Le 15 mai est une journée de la plus grande importance pour le peuple palestinien. C’est la Nakba, la catastrophe. Elle symbolise l’expulsion et la dépossession dont il est victime depuis plus de 72 ans.
Dès novembre 1947 avait commencé en Palestine une période de violence et de terreur. Au total, plus de 500 villages et 11 quartiers de villes palestiniennes ont été vidés de leurs habitants et rasés ou détruits. Ce sont 800 000 Palestiniens qui ont été chassés de chez eux par la force et expulsés vers le Liban, la Jordanie, la Syrie, la Cisjordanie ou la région de Gaza : ils sont alors devenus réfugiés. Le mouvement sioniste expulsera des territoires qu’il occupera 80 % de leur population palestinienne. Cette expulsion, un véritable nettoyage ethnique, se poursuivra jusqu’en 1949.
Hier soir, dans le camp de réfugiés d’Aida, les réfugié.e.s ont allumé des lumières pour éclairer la nuit et l’obscurité dans laquelle le peuple palestinien est plongé : dépossession, occupation, colonisation, nettoyage ethnique, apartheid, punitions collectives, arrestations, assassinats, massacres, privations des droit humains élémentaires qui sont énoncés dans la déclaration universelle des Droits de l’Homme : le droit à la santé, à l’éducation, le droit de se déplacer, de quitter son pays et d’y revenir.
Le droit au retour des réfugiés palestiniens : il a été voté par l’Assemblée générale des Nations unies le 11 décembre 1948 au travers de la résolution 194 et il est foulé au pied depuis par Israël comme tous les droits des Palestiniens où qu’ils se trouvent dans le monde.
Des lumières dans la nuit, et une volonté chevillée au corps de génération en génération : « Un seul peuple, un seul destin et le retour est sûr ! » Tel est le message qui résonnera dans toute la Palestine en ce jour de commémoration de la Nakba. Le message d’un peuple en lutte, un peuple fragmenté par l’occupant mais uni dans la même volonté de voir la reconnaissance de ses droits et de voir mis fin à la politique d’apartheid dont il est victime.
La Nakba ne marque pas seulement des événements du passé, c’est un processus de dépossession et d’expulsion, démarré avant 1948, qui s’est poursuivi jusqu’à aujourd’hui et qui est toujours à l’œuvre. Les annonces d’annexion de Netanyahou d’une partie de la Cisjordanie sont là pour nous le démontrer, si besoin était.
C’est pourquoi, la journée d’aujourd’hui sera aussi une journée de résistance à l’occupation et à la colonisation qui sera marquée par des actes forts partout en Palestine.
Anne TUAILLON